Le Département de danse de l’UQÀM présente Tribune 840 n°38 : Quelle(s) relation(s) au rythme dans les arts vivants ?
Jeudi 1er décembre 2016, de 12h30 à 14h – K-1150
Invités : Charmaine Leblanc1, Myriam Perraton-Lambert2 et Antoine Turmine3
Animation : Stéphane Aubin4
En collaboration avec le GRIAV | Groupe de recherche interdisciplinaire en arts vivants
L’expérience du rythme est un phénomène universel. Or, si en musicologie et en ethnomusicologie nous pouvons en avoir
des définitions satisfaisantes, il reste clair que la présence de phénomènes rythmiques dans d’autres champs tels que
l’architecture, la peinture, la sculpture, la physiologie, la psychologie, la danse, la poésie ou le théâtre crée des difficultés
quant à sa définition élargie. La notion de rythme se présente à nous comme notion transversale et trans-disciplinaire. En
effet, le rythme apparaît à la conscience à partir de plusieurs phénomènes cycliques auxquels nous sommes soumis d’un
point de vue corporel et perceptif (nuit-jour, veille-sommeil, appétit-satiété, cycle menstruel, marche, marées, rythme
cardiaque, respiratoire, etc.). Comme le note Dalcroze “On n’écoute pas la musique uniquement avec les oreilles, on
l’entend résonner dans le corps tout entier, dans le cerveau et dans le coeur”6.
Le rythme est historiquement liée à la marche, chez les grecs. Mais le phénomène de l’alternance répétée de lever et poser
est à la base de la notion de rythme dans des champs extramusicaux très différents. La distribution des accents énergiques
sur des notes musicales (appellée “Agogique » en musique), a été comparée par Paul Klee à la distribution de la couleur et
des formes en peinture7. En architecture, Vitruve parlait d’eurythmie déjà en l’année 15 avant Jésus Christ8. En peinture et
en architecture, comme en danse, le rythme se perçoit surtout dans la spatialité et le mouvement créant des
correspondances inter artistiques dont l’étude demande des critères d’analyse différents que ceux utilisés en musique.
Comme le signale Hugo Riemann9 si le rythme est composé d’éléments qui se répètent dans l’espace ou le temps, c’est
surtout le phénomène d’unification en “un rythme” dans la perception (dépendant d’une horizon socioculturel déterminé)
qui est saisi en tant que rythme. Mais si le rythme est une notion qui traverse secrètement différentes disciplines et champs
de savoir, quels phénomènes lient sa perception dans les arts vivants ?
Armando Menicacci
Comité d’organisation : Nicole Harbonnier, Johanna Bienaise, Armando Menicacci, Katya Montaignac, Josiane Fortin et
Antoine Turmine Contact : bienaise.johanna@uqam.ca Tél. : (514) 987-3000, poste 5500.
1 Artiste multidisciplinaire, musicienne accompagnatrice au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal
2 Étudiante à la Maîtrise en théâtre à l’Université du Québec à Montréal
3 Danseur et étudiant à la Maîtrise en danse à l’Université du Québec à Montréal
4 Professeur au Département de musique de l’Université du Québec à Montréal, membre du GRIAV
5 G. Kepes, Language of Vision, Mineola, NY, Dover, 1995, p. 53.
6 E. Jacques-Dalcroze, Notes bariolées, Jeheber, Genève, 1948
7 V. Kandynsky, Point et ligne sur plan, Munich, Langen, 1926
8 M. Vitruvius, De l’architecture, n.ed., Paris, Belles Lettres, 2015
9 U.Riemann, Musikalische Dynamtk und Agogik, Hamburg, Ranter, 1884.